Médecin traitant : 6 choses essentielles à savoir
Selon France Info, 1 Français sur 10 – soit près de 6 millions de personnes – n’a toujours pas déclaré de médecin traitant. Certains font délibérément ce choix car ils n’en voient pas l’utilité. C’est notamment le cas des jeunes en bonne santé, qui consultent rarement. D’autres en revanche y sont contraints. En cause ? Le numerus clausus, largement pointé du doigt, mais aussi les déserts médicaux et le vieillissement de la population.
Quel est le rôle du médecin traitant ?
Le médecin traitant est votre interlocuteur santé de référence. C’est lui qui vous connaît le mieux et qui assure les soins et la prévention de premier niveau. Il gère votre suivi médical, tient à jour votre dossier (traitements, résultats d’examens, etc.), vous informe et vous oriente, si besoin, vers d’autres professionnels de santé comme des médecins spécialistes.
Pourquoi déclarer un médecin traitant ?
La déclaration d’un médecin traitant est facultative. Toutefois, en avoir un est vivement recommandé. Vous bénéficiez, grâce à lui, d’un suivi personnalisé et donc de meilleure qualité. Vous êtes aussi bien mieux remboursé puisque vous vous inscrivez dans ce que l’on appelle le parcours de soins coordonnés.
Par exemple, chez un médecin généraliste conventionné déclaré comme médecin traitant, vous êtes remboursé à hauteur de 70 % du tarif de consultation (fixé à 25 €), soit une prise en charge de 16,50 € par la Sécurité sociale (déduction faite de la participation forfaitaire de 1 € non remboursable par votre assurance santé). Cela porte votre reste à charge à 6,50 €.
Maintenant, si vous consultez un médecin généraliste hors parcours de soins, le taux de prise en charge par la Sécurité sociale descend à 30 %, soit un reste à charge de 17,50 € avec la participation forfaitaire. Or, les mutuelles et compagnies d’assurance ne remboursent pas le surcoût (vous devez donc payer 11 € – les 17,50 € moins les 6,50 € remboursés par votre complémentaire – de votre poche). Vous êtes également moins bien remboursé si vous consultez un spécialiste sans passer par un médecin traitant, exception faite des spécialistes en accès direct.
Qui « doit » déclarer un médecin traitant ?
Les personnes de plus de 16 ans – qu’elles soient elles-mêmes assurées ou qu’elles dépendent de la Sécurité sociale de leurs parents –, ainsi que celles atteintes d’une affection longue durée (ALD), sont normalement tenues de désigner un médecin traitant.
La déclaration d’un médecin traitant et le parcours de soins coordonnés ne concernent en revanche pas :
- Les étrangers de passage en France ;
- Les bénéficiaires de l’aide médicale d’État ;
- Les personnes affiliées à une caisse de Sécurité sociale d’une collectivité d’outre-mer.
Comment choisir et déclarer son médecin traitant ?
Le choix du médecin traitant est libre, mais celui-ci doit vous donner son accord préalable. Il est en effet en droit de refuser d’endosser ce rôle (par exemple, s’il a déjà trop de patients). C’est à vous de définir celui qui vous convient le mieux, sachant que vous pouvez choisir un médecin généraliste comme un médecin spécialiste. Les personnes souffrant d’une maladie chronique, comme le diabète ou l’asthme, préféreront parfois avoir comme médecin traitant un spécialiste (diabétologue ou pneumologue, dans notre exemple).
La déclaration peut être effectuée par le médecin directement en ligne, ou alors via un formulaire papier, à l’occasion d’une consultation. Dans le second cas, il vous suffit d’envoyer le formulaire dûment complété et signé à l’organisme d’Assurance Maladie dont vous dépendez.
Quelles démarches pour changer de médecin traitant ?
Le changement de médecin traitant est possible à tout moment, sans que vous ayez à vous justifier. La procédure est identique à celle expliquée ci-dessus. Toute nouvelle déclaration annule la précédente. Le changement se fait donc automatiquement.
Que faire si je ne trouve pas de médecin traitant ?
La pénurie de médecins traitants et les déserts médicaux, qui s’observent aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine, transforment parfois la quête d’un médecin traitant en véritable parcours du combattant. L’Assurance Maladie conseille aux personnes qui sont dans ce cas de se rapprocher du médiateur de leur CPAM. Un document à cet effet est disponible sur le site ameli.fr pour vous aider à expliquer votre situation. Pensez bien à lister également tous les médecins que vous avez contactés et qui ont refusé de vous prendre comme nouveau patient.
Après étude de votre cas, le médiateur vous contactera afin de trouver une solution. Tant que le problème n’est pas réglé, il est possible pour vous de consulter un médecin généraliste sans être pénalisé au niveau des remboursements.
Pour aller plus loin...
Médecins : qu’est-ce que le numerus clausus ? Numerus clausus est un terme latin signifiant « nombre fermé ». Mis en place dans les années 1990, l’objectif était de restreindre l’accès à la seconde année de médecine aux étudiants, par crainte de faire face à un trop-plein de médecins. Mais la vraie raison était, selon toute vraisemblance, de renflouer les caisses de la Sécurité sociale, comme l’explique très bien France Info. Dans les années 2000, le gouvernement en place desserre la vis en revoyant le numerus clausus à la hausse. Force est de constater que cela fut insuffisant puisqu’aujourd’hui encore, les médecins sont trop peu nombreux. Ce dispositif finit par être supprimé le 20 mars 2019, soit assez récemment.
La durée moyenne de travail d’un médecin : les médecins généralistes travaillent en moyenne 54 h/semaine, soit 10 h/jour déduction faite de la matinée du samedi. Un débordement tel qu’en 2019, ils étaient 44 % à refuser de nouveaux patients, selon une enquête menée par l’UFC Que Choisir. Et la situation ne devrait guère s’améliorer puisque dans les 4 ans à venir, 6 000 généralistes devraient disparaître du fait de retraites non compensées…
Liste des spécialistes consultables en accès direct. Il est inutile de passer par la case médecin traitant avant de consulter un gynécologue, une sage-femme, un chirurgien-dentiste, un stomatologue, un ophtalmologue, un psychiatre ou neuropsychiatre (entre 16 et 25 ans), y compris en centre médico-psychologique.
Quelle différence entre médecin conventionné et médecin non conventionné ? Un médecin conventionné, ou médecin de secteur 1, applique des tarifs plafonnés par la Sécurité sociale. À l’inverse, un médecin non conventionné, ou médecin de secteur 2, est autorisé à pratiquer des dépassements d’honoraires.
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