Combien de Français sont atteints de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer touche le tissu cérébral. Elle débute au niveau de l’hippocampe - partie du cortex située dans le lobe temporal -, puis s’étend au reste du cerveau, détruisant au passage des milliards de neurones. Cette maladie est dite dégénérative. Elle se traduit par une perte graduelle de la mémoire et des fonctions cognitives. À terme, cela induit une confusion mentale et mène à la mort neuronale.

La maladie d’Alzheimer est classée en sept stades, chacun définissant le degré de perte d’autonomie de la personne atteinte. 

Stade 1 : aucune déficience

À ce stade précoce, aucun symptôme de la maladie n’est décelable. La personne n’éprouve aucune difficulté à gérer son quotidien. 

Stade 2 : déficit cognitif très léger

 Ce stade est associé à des trous de mémoire (oubli de mots courants ou de l’endroit où se trouvent les objets de la vie quotidienne, par exemple). Ces symptômes peuvent être mis sur le compte de l’âge. Ainsi, les professionnels de santé peuvent passer à côté du diagnostic.

Stade 3 : déficit cognitif léger 

Les trous de mémoire sont ici récurrents, plus étendus, et associés à des difficultés de concentration ou encore des répétitions verbales.

Stade 4 : déficit cognitif modéré

Ce stade marque le début de la démence. Il s’accompagne essentiellement de difficultés à accomplir des tâches complexes (préparation des repas, gestion des comptes…), d’oublis concernant des événements récents ou passés, de sautes d’humeur et d’un retrait social.

Stade 5 : déficit cognitif modérément sévère

Au stade 5, la personne a besoin d’être assistée pour effectuer les tâches élémentaires du quotidien (se vêtir, aller aux toilettes, se laver, s’alimenter). Elle souffre également de désorientation temporo-spatiale (incapacité à se souvenir du lieu d’habitation, de quel jour on est…).

Stade 6 : déficit cognitif sévère

Le besoin d’aide est ici accru, de même que les pertes de mémoire. En outre, la personne a tendance à errer, voire à se perdre. Elle a aussi de plus en plus de mal à reconnaître les personnes qui lui sont proches. Sa personnalité ainsi que son comportement sont altérés (anxiété, agressivité, hallucinations, paranoïa…). Les troubles du sommeil et l’incontinence font aussi partie de son lot quotidien.

Stade 7 : déficit cognitif très sévère

Le stade 7 correspond au stade terminal de la maladie. La personne doit être assistée dans ses moindres gestes. Elle ne peut plus ni interagir, ni tenir une conversation, ni même contrôler ses mouvements. Ses capacités psychomotrices sont atteintes et la déglutition est de plus en plus difficile.

Bien que cela ne soit pas inéluctable, la maladie d’Alzheimer est fortement liée au vieillissement. Le nombre de cas évolue ainsi suivant l’âge. Relativement rare avant 65 ans (2 % de la population concernée), la maladie touche 5 % des personnes âgées entre 65 à 80 ans. Passé 80 ans, on assiste à un véritable pic, avec pas moins de 15 % de personnes atteintes. Les études montrent qu’à partir de cet âge, les femmes sont concernées pour deux tiers. Cet écart est surtout dû au fait qu’elles vivent plus longtemps que les hommes.

Deux formes de maladie sont à distinguer :

- La forme héréditaire ;

- La forme acquise, ou sporadique (non héréditaire).

La forme héréditaire et très rare. Elle représente 0,5 % des cas et débute souvent de manière précoce (avant 60 ans). La forme acquise, qui représente donc la grande majorité des cas, peut être favorisée par certains facteurs contribuant au développement des maladies cardiovasculaires, comme l’hypercholestérolémie, le diabète de type 2 ou le tabagisme. 

À partir du moment où le diagnostic est établi, la personne vit entre huit et douze ans en moyenne. Cela peut être beaucoup plus, mais aussi beaucoup moins. Tout dépend du stade dans lequel le malade se trouve lorsqu’il est diagnostiqué, mais aussi de l’évolution de la maladie dans le temps. En effet, d’un individu à l’autre, le processus dégénératif peut varier de manière considérable. On estime que la maladie d’Alzheimer évolue sur plus de vingt ans, sans qu’une limite ne soit pour l’heure établie.

Les traitements médicamenteux disponibles à l’heure d’aujourd’hui, destinés à améliorer la neurotransmission, ont une efficacité très limitée. Ils s’accompagnent, en outre, de lourds effets secondaires. Ainsi, la prise en charge est surtout axée sur la préservation de l’autonomie et de la qualité de vie, mais aussi sur le maintien des aptitudes physiques et psychiques de la personne.

Cela passe par l’aménagement de l’environnement, l’activité physique adaptée ou encore la stimulation intellectuelle et émotionnelle, pour lutter contre l’isolement. En fonction du stade dans lequel se situe le patient, de nombreux professionnels de santé peuvent être amenés à intervenir.

Comme le rappelle le Ministère des Solidarités et de la Santé, la maladie d’Alzheimer est inscrite dans la liste des affections de longue durée (ALD). À ce titre, les dépenses liées aux soins ainsi qu’aux traitements remboursables liés à la maladie sont prises en charge intégralement par l’Assurance Maladie, dans la limite du taux de remboursement garanti.

En tant que pathologie coûteuse nécessitant un traitement prolongé, la maladie d’Alzheimer ouvre également droit à l’exonération du ticket modérateur. Pour rappel, ce dernier est défini en fonction de la base de remboursement de la Sécurité sociale. Les frais annexes, tels que la participation forfaitaire, la franchise médicale et le forfait hospitalier ne sont en revanche pas remboursés, mais ils peuvent être pris en charge par votre complémentaire santé.

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