Combien de Français se font opérer de la cataracte chaque année ?
Selon les données du Planetoscope, 825 000 Français sont opérés chaque année de la cataracte, soit 2 260 interventions par jour. Troisième cause de cécité après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et le glaucome, la cataracte est aussi et surtout la première cause de chirurgie. En effet, il s’agit là d’un traitement de référence : à l’heure actuelle, il n’existe aucun autre moyen d’enrayer cette maladie de l’œil.
Qu’est-ce que la cataracte ?
La cataracte est un trouble de la vision qui se caractérise par une opacification du cristallin, une lentille à l’origine transparente située à l’intérieur de l’œil, juste derrière l’iris (le disque coloré de l’œil) et en avant du corps vitré (liquide remplissant le globe oculaire, entre le cristallin et la rétine).
Le cristallin intervient dans l’accommodation, dite aussi mise au point. Son rôle est de concentrer les rayons de lumière et de projeter ceux-ci sur la rétine afin de rendre les images nettes à différentes distances. Lorsque le cristallin commence à s’opacifier, la vision s’en trouve progressivement affectée, le plus souvent de loin (myopie). Du moins, dans un premier temps.
Selon Vidal, cette maladie oculaire touche la moitié de la population âgée de 65 à 74 ans et les deux tiers des plus de 75 ans, sans distinction de sexe.
Comment la cataracte se manifeste-t-elle ?
Voile devant les yeux, vision floue, mauvaise perception des contrastes, des reliefs et des couleurs (ternissement), apparition de petits points dans le champ de vision, sensibilité à la lumière (photophobie), gêne à la lecture et, plus généralement, baisse de l’acuité visuelle : tels sont les symptômes courants recensés par l’Assurance Maladie. Plus rarement, les personnes atteintes de cataracte se plaignent d’avoir une vision double (diplopie).
Cataracte : des complications possibles ?
Sans traitement chirurgical, la cataracte s’aggrave. Le cristallin s’opacifie de plus en plus, jusqu’à faire perdre complètement la vue. Cette affection peut aussi en occasionner d’autres, comme le glaucome ou l’uvéite.
Qu’est-ce que le glaucome ?
Le glaucome est lié à une augmentation anormale de la pression à l’intérieur de l’œil. Il résulte généralement d’un défaut de vidange de l’humeur aqueuse, un liquide oculaire continuellement filtré et renouvelé en temps normal. On distingue deux types de glaucomes :
- Le glaucome chronique, d’évolution lente (entre 10 et 20 ans en moyenne) ;
- Le glaucome aigu, soudain, mais plus rare (10 à 20 % des cas selon Vidal).
Classiquement, le glaucome se caractérise par une rougeur, des douleurs et un durcissement de l’œil, ainsi que par l’apparition d’un halo (zone circulaire blanche) autour des sources de lumière vive, comme les dispositifs d’éclairage public ou les phares des véhicules. S’il n’est pas traité à temps, le glaucome entraîne une destruction irrémédiable des fibres nerveuses avec, pour conséquence, une perte de la vue.
Qu’est-ce que l’uvéite ?
L’uvéite correspond à une inflammation de l’uvée, membrane intermédiaire de l’œil pigmentée et vascularisée ayant pour rôle de nourrir la rétine. Elle peut être consécutive à un glaucome chronique et, en l’absence de prise en charge rapide, être elle aussi à l’origine d’une cécité.
Quelles sont les causes de la cataracte ?
On distingue quatre types de cataractes. La cataracte sénile (liée à l’âge) est la plus courante. Viennent ensuite :
- La cataracte secondaire, qui peut se développer à la suite de :
o Une maladie (diabète mal équilibré, principalement) ;
o La prise de certains médicaments (en particulier les corticostéroïdes) ;
o Une intervention chirurgicale de l’œil ;
o Une radiothérapie ;
- La cataracte traumatique, pouvant faire suite à un traumatisme de l’œil (brûlure chimique ou thermique, choc…) ;
- La cataracte congénitale, qui peut être liée à une maladie génétique comme la trisomie 21 ou à une infection contractée au cours de la grossesse (toxoplasmose, rubéole…).
Prévenir la cataracte
Certaines mesures de précaution peuvent être bénéfiques : protéger ses yeux des rayons UV (port de lunettes de soleil) et d’éventuels traumatismes (port d’un écran facial, de lunettes de sécurité…), envisager un sevrage tabagique (le tabac accélère le vieillissement du cristallin), ou encore consommer suffisamment de fruits et légumes, riches en antioxydants.
Comment l’ophtalmologue diagnostique-t-il une cataracte ?
Le diagnostic repose sur un examen du cristallin via un instrument appelé ophtalmoscope, afin de rechercher les zones d’opacité et leur répartition (noyau, partie postérieure, périphérie ou totalité du cristallin). Le médecin procède ensuite à un examen approfondi en vue de mesurer la pression oculaire et la dilatation pupillaire. Il réalise également un fond d’œil. L’objectif est de rechercher une éventuelle maladie associée, comme le glaucome ou la DMLA. Auquel cas, un traitement chirurgical peut être envisagé dans un délai court.
En l’absence de maladies associées et si la gêne visuelle ressentie par le patient est faible, l’ophtalmologue surveille l’évolution de la maladie et décide de la date de l’intervention en fonction.
Comment se déroule l’opération de la cataracte ?
La chirurgie de la cataracte est réalisée la plupart du temps en ambulatoire, et toujours sous anesthésie locale. L’intervention dure une vingtaine de minutes en moyenne. Par mesure de précaution, les deux yeux ne sont jamais opérés en même temps. L’opération en elle-même consiste à remplacer le cristallin atteint par un implant souple (cristallin artificiel), constitué généralement de silicone, d’acrylique, de plexiglas, ou fait à base d’hydrogel.
Le coût de l’opération de la cataracte est pris en charge à 100 %, sur la base de remboursement de la Sécurité sociale fixée à 271,70 €. Les implants (1 400 €/œil en moyenne) ne sont en revanche pas remboursés. D’où l’intérêt d’avoir une assurance santé venant couvrir tout ou partie du reste à charge.
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