Combien de Français souffrent de bruxisme ?
Le bruxisme concernerait 10 à 15 % de la population française, selon Doctissimo. Les enfants seraient davantage concernés que les adultes, avec un nombre de cas presque doublé. On estime par ailleurs que 60 à 70 % de Français ont ou auront au cours de leur vie des épisodes de bruxisme.
Qu’est-ce que le bruxisme ?
Le bruxisme, encore appelé bruxomanie, désigne le fait de forcer le contact entre la mâchoire inférieure et la mâchoire supérieure. On distingue deux grands types de bruxomanies. L’une correspond au serrement simple des mâchoires (bruxisme centré, ou serrement dentaire), l’autre au serrement et au déplacement des mâchoires par mouvements latéraux (bruxisme excentré, ou friction dentaire). On dit que la personne grince des dents.
Le plus souvent, le bruxisme survient la nuit et est alors incontrôlé. Mais il peut aussi être diurne. Dans le premier cas, on parle de bruxisme de sommeil. Dans le second, de bruxisme d’éveil.
Le bruxisme d’éveil concernerait plus de femmes que d’hommes, essentiellement en raison de sa composante émotionnelle. Le bruxisme de sommeil toucherait, lui, les deux sexes sans distinction. Avec l’âge, le bruxisme diminue. De 14 % chez les enfants, il passe à 12 % chez les adolescents, puis à 3 % chez les plus de 60 ans.
Quelles sont les causes du bruxisme ?
De manière générale, le stress et l’anxiété sont des facteurs favorisants. Ce phénomène peut n’être qu’épisodique : un bruxomane ne l’est pas forcément toute sa vie. Il convient cependant de différencier le bruxisme primaire du bruxisme secondaire.
Le bruxisme primaire
Le bruxisme primaire, ou bruxisme essentiel, est idiopathique. Cela signifie qu’il n’est lié à aucune cause apparente (pathologie, traitement médical, trouble psychologique…). Il est consécutif à une dysautonomie, c’est-à-dire une anomalie du fonctionnement du système nerveux autonome (SNA). Ce trouble neurologique entraîne, entre autres, des mouvements involontaires.
Le diabète est la cause la plus fréquente de dysautonomie. Plus rarement, la maladie de Parkinson ou certaines maladies auto-immunes, voire génétiques, sont impliquées dans sa survenue. Le plus souvent, le bruxisme essentiel se manifeste par un serrement dentaire.
Le bruxisme secondaire
Le bruxisme secondaire est iatrogène, c’est-à-dire qu’il est associé soit à une pathologie, comme des troubles du sommeil, des troubles neurologiques ou psychiatriques, soit à la prise de médicaments (antipsychotiques, par exemple) ou de drogue. Son origine est donc neuropathique. Contrairement au bruxisme primaire, le bruxisme secondaire se caractérise généralement par une friction dentaire.
Quelles sont les conséquences du bruxisme ?
Les bruxomanes se plaignent unanimement de maux de tête et de douleurs dans les mâchoires, les tempes, les joues, ainsi qu’au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire. Les douleurs peuvent même s’étendre jusqu’aux cervicales.
Le bruxisme est aussi et surtout responsable d’une usure prématurée de la surface dentaire. À terme, cela peut attaquer l’émail, la dentine, voire la pulpe dentaire. Selon le degré d’affection, le patient peut présenter :
- Une hypersensibilité dentaire (au froid, au chaud…) ;
- Une destruction importante des dents et des prothèses dentaires (déchaussement, fêlures, fractures…), pouvant aller jusqu’à la brycose dans les cas extrêmes (abrasion quasi-totale des dents) – à la douleur s’ajoute alors la gêne esthétique et d’importants frais sont à prévoir en vue d’une reconstruction dentaire ; – voire un relargage des amalgames dentaires (mercure), avec de graves conséquences pour la santé.
Plus ou moins contrôlé, le bruxisme diurne a une incidence moindre en comparaison du bruxisme nocturne.
Comment diagnostique-t-on une bruxomanie ?
Les symptômes précédemment évoqués sont de bons indicateurs. En ce qui concerne le bruxisme nocturne, c’est bien souvent le conjoint qui, interrompu dans son sommeil par les grincements dentaires, donne l’alerte. Le chirurgien-dentiste prend aussi en compte une éventuelle augmentation de volume des muscles des mâchoires.
Comment soigner le bruxisme ?
Pour s’en défaire, il convient de traiter sa ou ses causes, lorsque cela est possible. Le médecin pourra par exemple prescrire des anxiolytiques ou proposer un substitut au médicament en cause. En complément, un suivi psychologique, des séances d’ostéopathie, d’hypnose et/ou des exercices de relaxation (yoga, sophrologie…) peuvent aider.
Comment prévenir les dégâts liés au bruxisme ?
Il peut être difficile d’arrêter de « bruxer ». Pour en limiter les effets destructeurs, le port de gouttières dentaires durant la nuit est vivement recommandé. Il est possible d’en trouver en vente libre en pharmacie ou de les faire fabriquer sur-mesure. Celles-ci sont plus résistantes dans le temps et parfaitement adaptées à votre dentition, car réalisées à partir de vos empreintes dentaires.
Les gouttières dentaires sont le plus souvent constituées de résine. Il en existe de différents types. Les gouttières d’occlusion sont celles qui sont généralement utilisées pour prévenir l’usure dentaire. Des gouttières de repositionnement peuvent également être préconisées pour soulager les articulations.
Combien coûte une gouttière d’occlusion ?
Une gouttière d’occlusion coûte aux alentours de 200 €. La Sécurité sociale la prend en charge à 70 % sur sa base de remboursement fixée à 172,80 €. Vous obtiendrez donc un remboursement maximum de 120,96 €. La part restante peut être prise en charge par votre complémentaire santé. Il faut également prévoir de changer vos gouttières sur-mesure tous les 2 à 3 ans, en fonction de l’usure.
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