Combien de Français ont des problèmes d’acouphènes ?

Les acouphènes se rapportent à une perception auditive particulière. Ils sont issus non pas de facteurs extérieurs, mais bel et bien d’origine organique. Les sons perçus par l’individu concerné sont ainsi généralement inaudibles pour les personnes qui l’entourent. Ces sonorités vont des sifflements aux bourdonnements, en passant par des grésillements, des tintements, des bruissements… Les acouphènes peuvent toucher une seule oreille ou les deux, tout comme ils peuvent être permanents ou occasionnels.

Lorsqu’elle persiste, cette sensation anormale de bruit dans l’oreille (et parfois dans la tête) peut être très handicapante et causer une immense souffrance psychique. Les acouphènes sont source de stress, d’agressivité et de dépression. Le sommeil et la concentration peuvent, à terme, être à leur tour affectés.

L’association France Acouphènes se veut rassurante : dans 95 % des cas, cette pathologie ne présente aucun caractère de gravité. Les maladies de l’oreille moyenne ne sont par ailleurs en cause que dans 1 % des cas. 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les acouphènes sont plus souvent consécutifs à un traumatisme auditif qu’au phénomène de vieillissement. Des lésions au niveau des cellules de l’oreille interne sont fréquemment en cause. Ces dernières émettent alors des signaux dits « parasites ». Le cerveau ne peut les différencier des sons extérieurs.

Dans la grande majorité des cas, ces lésions sont dues à une exposition répétée ou subite au bruit (concerts, écoute de musique via un casque audio à un niveau sonore trop élevé, environnement de travail particulièrement bruyant…). Protéger ses oreilles des sons violents à l’aide de protections adaptées (casque anti-bruit ou bouchons d’oreille) constitue ainsi un geste de prévention élémentaire.

D’autres facteurs sont susceptibles de favoriser la survenue d’acouphènes :
- L’otite moyenne et l’otite externe (respectivement, inflammation du tympan/de la caisse du tympan et du conduit auditif externe) ;
- Les autres maladies de l’oreille interne, comme :
- La labyrinthite (inflammation du labyrinthe – structure de l’oreille interne, –  constitué du vestibule et de la cochlée) ; non soignée à temps, elle peut provoquer des dégâts irréversibles ;
- La maladie de Ménière (maladie chronique caractérisée par un déséquilibre de la pression des liquides contenus dans l’oreille interne) ;
- L’otospongiose (modification de la structure osseuse de l’oreille, se traduisant par une perte progressive de l’audition) ; 

- Le bouchon de cérumen ;
- Les maladies et troubles touchant le système vasculaire (hypertension artérielle, insuffisance circulatoire, stress…) ;
- Le neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne localisée au niveau du nerf de l’audition et de l’équilibre, celui-ci composant la 8e paire crânienne) ;
- La prise de médicaments ototoxiques, pouvant par définition causer une perte auditive.

Il arrive cependant que les acouphènes aient une origine indéterminée. 

Comme le rappelle l’Assurance Maladie, on distingue les acouphènes subjectifs et les acouphènes objectifs. 

Les acouphènes subjectifs 

Les acouphènes dits « subjectifs » sont liés à une maladie de l’oreille, comme celles précédemment évoquées. Ils représentent l’immense majorité des cas et sont généralement associés à des troubles de l’audition. 

Les acouphènes objectifs 

Les acouphènes dits « objectifs » concernent 5 % des cas. Contrairement aux acouphènes subjectifs, les sons peuvent ici être perçus par l’entourage. Ils sont en effet fréquemment dus à une maladie vasculaire et sont donc pulsatiles, c’est-à-dire rythmés par les contractions cardiaques. Les personnes se trouvant à proximité peuvent alors entendre le bruit du sang circulant dans les vaisseaux. 

Le traitement dépend directement de l’origine des acouphènes et de leur intensité. Si la cause est « simple » (otite, par exemple), votre médecin traitant peut l’identifier et mettre en place un traitement adapté pour les éradiquer. À défaut, il vous orientera vers un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste), qui réalisera un bilan auditif. Au besoin, ce spécialiste demandera des examens complémentaires comme un scanner ou une IRM (imagerie par résonance magnétique) afin de confirmer/d’établir son diagnostic.

Différents traitements peuvent être mis en place, de manière isolée ou conjointe. Les traitements médicamenteux – antiépileptiques, antidépresseurs, anxiolytiques et autres médicaments contre l’angine de poitrine – sont toutefois controversés. Peu efficaces, voire plus risqués que bénéfiques pour le patient, ils sont généralement écartés par le corps médical. Restent alors les thérapies traditionnelles, visant pour la plupart à apprivoiser les bruits parasites. 

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) 

Avec l’accompagnement d’un psychologue ou d’un psychiatre, différentes techniques de relaxation, de visualisation ou de restructuration de la pensée peuvent être mises en place pour « occulter » la gêne auditive. 

Les médecines douces ou alternatives 

L’acupuncture, l’hypnose, la sophrologie et l’ostéopathie font partie des pratiques à tester pour lâcher prise, et ainsi, prendre le dessus sur les symptômes ressentis. 

Les prothèses auditives 

Lorsque les acouphènes sont associés à une baisse d’audition, un appareil auditif peut aider à les couvrir.

La thérapie sonore 

Il existe enfin des appareils s’apparentant aux prothèses auditives. Ils produisent ce que l’on appelle un bruit blanc. L’objectif est de masquer et de minimiser les acouphènes.  

Faites contrôler votre audition 

C’est un réflexe que nous sommes peu à avoir en France. Pourquoi Docteur rapporte que seul 1 Français sur 3 a déjà fait un contrôle d’audition. Pourtant, au moindre doute et quel que soit l’âge, il est important de consulter, car une mauvaise audition peut fortement altérer la qualité de vie. 

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