Les antidépresseurs n’apporteraient pas d’amélioration significative de la qualité de vie
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université King Saud en Arabie saoudite, le bien-être des patients souffrant de dépression ne serait pas amélioré par la prise d’antidépresseurs. Leur utilisation n’aurait ainsi pas d’incidence sur une meilleure qualité de vie.
L’impact négatif de la dépression sur la qualité de vie
Selon l’Inserm, au cours de leur vie, 15 à 20 % de la population connaîtrait des troubles dépressifs. Les symptômes sont nombreux, et peuvent avoir un impact majeur sur la vie du patient. En effet, se retrouvent parmi les troubles fréquents :
- Une humeur dépressive avec perte de l’estime de soi et douleur morale ;
- Une perte de plaisir et d’intérêt ;
- Une fatigue marquée ;
- Une perte d’appétit ;
- Des troubles du sommeil ;
- Des troubles de l’attention, de la concentration ou encore de la mémoire.
Ainsi, les antidépresseurs sont depuis longtemps prescrits pour soigner les symptômes de la dépression, physiques comme mentaux. Leur efficacité en ce sens a été démontrée.
Néanmoins, de récentes études se sont intéressées à leur effet au long terme sur le bien-être général et la qualité de vie des patients.
Une absence d’efficacité des antidépresseurs pour l’amélioration de la qualité de vie
Des chercheurs de l’Université de King Saud, à Riyad, ont ainsi tenté d’évaluer l’effet des antidépresseurs. Leur étude impliquait des données issues d’une base de données américaine comprenant 17,5 millions de patients adultes non institutionnalisés atteints de dépression. Les patients ont été divisés en deux groupes : un groupe sous traitement antidépresseur, et l’autre sans prise de médicament.
Afin de mesurer la qualité de vie liée à la santé, les chercheurs se sont appuyés sur les résultats du questionnaire SF-12, selon Ma Clinique. Plusieurs composantes physiques et mentales ont ainsi pu être examinées. L’étude, publiée le 20 avril 2022 dans PLOS ONE, a révélé une amélioration de la composante mentale, mais pas de la composante physique.
De même, aucune différence significative n’a été démontrée entre les 58 % de patients soignés par antidépresseurs, et l’autre groupe ne prenant aucun médicament. Selon les chercheurs, l’utilisation à long terme d’antidépresseurs ne contribue pas à l’amélioration de la qualité de vie des patients.
Pour aller plus loin...
Une prévalence de la dépression chez la femme : selon Santé Publique France, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de dépression. En 2018, 13 % d’entre elles étaient en dépression, contre 6,4 % des hommes. Ce chiffre concorde avec l’étude publiée par les chercheurs de l’Université de King Saud dont 67,9 % des patients souffrant de troubles dépressifs étaient des femmes, contre 32,1 % d’hommes.
Analyser l’efficacité des thérapies non médicamenteuses en combinaison avec la prise d’antidépresseurs : selon les chercheurs, il convient de se pencher sur l’efficacité des traitements médicamenteux de la dépression en association avec les interventions non pharmacologiques, comme la thérapie comportementale, la psychothérapie, ou les séances de soutien social. En effet, la qualité de vie globale des patients pourrait être nettement améliorée.
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