Combien de Français souffrent d’allergies au pollen ?
Au moins un quart de la population française. L’allergie au pollen concerne 30 à 35 % des adultes et environ 20 % des enfants à partir de 9 ans. Selon l’INSERM, c’est trois fois plus qu’au début des années 2000. Ce constat est d’autant plus alarmant que les chiffres continuent d’augmenter. Comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les réflexes à avoir si vous êtes touché ?
Pollinose, allergie pollinique, rhinite saisonnière ou rhume des foins : autant de noms pour désigner l’allergie au pollen. Cette réaction inflammatoire est causée par une hypersensibilité à l’allergène qu’est le pollen. Pour faire simple, le système immunitaire réagit face à ce qu’il considère comme une agression. Cette affection, qui s’observe essentiellement dès l’arrivée des beaux jours, n’est pas à prendre à la légère. Elle peut considérablement altérer la qualité de vie, voire menacer celle des personnes qui en souffrent.
Comme toute allergie, le rhume des foins peut survenir à tout âge. Certaines personnes sont touchées dès l’enfance, d’autres le seront plus tardivement. Il peut en outre exister des prédispositions génétiques. Les réactions allergiques peuvent se présenter sous deux formes :
- La rhinite allergique ;
- L’asthme allergique.
Les pollens peuvent également être responsables d’éruptions cutanées (eczéma, urticaire, notamment), mais c’est plus rare. Dans tous les cas, l’allergie au pollen peut disparaître aussi brutalement qu’elle est apparue, sans que l’on puisse forcément l’expliquer.
La rhinite allergique
La rhinite allergique affecte principalement les voies aériennes supérieures (nez, rhinopharynx, pharynx). Elle provoque éternuements et écoulement nasal en alternance. Les yeux peuvent également être touchés et être sujets à des rougeurs, des démangeaisons, des larmoiements ainsi qu’un gonflement. On parle alors de conjonctivite allergique, ou de rhinoconjonctivite allergique en cas de rhinite associée. Le traitement de la rhinite allergique repose sur la prise d’antihistaminiques voire de corticoïdes, éventuellement associés à un collyre antiallergique.
L’asthme allergique
Plus grave, l’asthme allergique se traduit par une contraction des muscles entourant les bronches et un gonflement intérieur de la paroi bronchique. Oppression thoracique, respiration sifflante, toux et essoufflement sont les premiers signes d’une crise d’asthme. Lorsqu’elle est non traitée, cette maladie peut être fatale. Si vous ressentez une gêne respiratoire persistante, que ce soit simultanément ou consécutivement à un épisode allergique, consultez sans attendre, en urgence s’il le faut.
Pour vous aider à gérer votre asthme, il pourra vous être prescrit :
- Un bronchodilatateur d’action brève, type Ventoline (à utiliser en cas de crise) ;
- Un bronchodilatateur à longue durée d’action, en complément, à base de corticoïdes (traitement de fond, à utiliser quotidiennement).
Quels sont les pollens les plus allergisants en France ?
Les pollens présentant un risque allergique particulièrement élevé en France sont ceux issus :
- Des graminées (blé, maïs…) ;
- De certaines espèces de cupressacées, notamment le cyprès et le thuya ;
- Du bouleau ;
- De l’ambroisie à feuilles d’armoise.
Seul un allergologue pourra définir à quel(s) type(s) de pollen(s) vous êtes allergique. L’examen repose sur des tests cutanés.
Pourquoi les allergies au pollen sont-elles en augmentation ?
En moyenne, la part de Français souffrant d’allergies au pollen atteint jusqu'à 30% des adultes (1) alors qu'ils étaient 3 fois moins nombreux en 2000 d'après le Réseau National de Surveillance Aérobiologique. Si l’on remonte encore plus loin, l’écart est d’autant plus édifiant. Dans les années 60, soit à l’heure de la deuxième révolution industrielle, seuls 1 % des Français (2) étaient concernés. Les spécialistes estiment qu’en 2050, la moitié de la population française en souffrira (3).
Cette amplification des cas trouve différentes explications. En premier lieu, la pollution atmosphérique. Néfaste pour la santé respiratoire, elle a un effet aggravant lorsqu’elle est couplée aux pollens présents dans l’air. Cette pollution modifierait également la structure biochimique des pollens, ce qui selon les chercheurs augmenterait leur potentiel allergisant.
Les modifications du mode de vie sont aussi pointées du doigt. Vaccins, antibiotiques, hygiène accrue, produits industriels et transformés… Tous ces facteurs participent à rendre notre organisme plus sensible aux agents et substances a priori inoffensifs. Au fil du temps, la tolérance du système immunitaire s’amenuise. Enfin, le réchauffement climatique et les épisodes caniculaires augmentent la quantité de pollens et entraînent donc une surexposition.
Rhume des foins : quelles habitudes adopter pour limiter les symptômes ?
Ceux qui souffrent d’allergie au pollen de longue date le savent : en plus de traitements médicamenteux, certains gestes préventifs peuvent être salvateurs. Ils ne permettent certes pas d’éradiquer les symptômes ressentis, mais les rendent potentiellement plus supportables. Il est en particulier conseillé :
- Éviter le contact avec d’autres agents irritants ou allergisants (tabac, parfum d’ambiance, produits d’entretien…) ;
- Aérer son logement avant le lever et après le coucher du soleil (les pollens s’activent dès le lever du jour) ;
- Ne pas faire sécher son linge dehors (les pollens s’y déposeraient) ;
- Bannir les activités extérieures de type jardinage ou promenade en pleine nature ;
- Rincer ses cheveux le soir avant le coucher.
En quoi consiste la désensibilisation et ce traitement est-il efficace ?
La désensibilisation consiste à exposer l’organisme à l’allergène à des doses progressives, afin que le système immunitaire finisse par le tolérer. Deux modes d’administration sont possibles : par voie orale ou par injection, en fonction du bilan allergologique. Si les patients désensibilisés finissent par retrouver une bien meilleure qualité de vie, le processus est long : quatre ans en moyenne. Il faut donc s’armer de patience. Par ailleurs, la désensibilisation par injection n’est plus remboursée par la Sécurité sociale. Quant à la désensibilisation par voie orale, le taux de remboursement varie entre 15 et 30 %. Le ticket modérateur peut être pris en charge par votre assurance santé.
Pour aller plus loin...
Quelques chiffres à retenir. En 2020, au moins 25 % des Français en souffrent, tous âges confondus, contre 8 % en 2000 et seulement 1 % en 1960. À l’horizon 2050, 50 % de la population française pourra être concernée par des allergies au pollen. En cause, notamment : la pollution atmosphérique, les modifications du mode de vie et le réchauffement climatique.
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(1) D'après le site du Ministère des Solidarités et de la Santé, dans son article "Les effets des pollens sur la santé".
(2) D’après France Inter dans son article "Allergies respiratoires : le cri d’alarme des pneumologues et allergologues".
(3) D’après le site de l’association Asthme et allergies dans son article "Des faits et chiffres pour comprendre l’allergie".