La dénutrition : une pathologie fréquente chez les personnes âgées
La perte d’appétit, d’autonomie, ou encore l’isolement peuvent conduire les personnes âgées à un état de dénutrition. C’est le cas de 700 000 seniors en France, selon la Société Francophone Nutrition Clinique & Métabolisme.
Près de 700 000 seniors touchés par la dénutrition en France
Dans l’Hexagone, la dénutrition touche 2 millions de personnes, dont près de 700 000 seniors, d’après France Bleu. Près de 60 % d’entre elles vivent toujours à domicile, quand 40 % des personnes âgées en état de dénutrition vivent en Ehpad.
La dénutrition peut être la cause de nombreux problèmes de santé chez les seniors. En effet, entre la perte d’appétit et la perte de l’envie de manger, ils peuvent rapidement affaiblir leur autonomie et leur mobilité, mais aussi altérer leur système immunitaire et cardiorespiratoire.
Un déficit d’apports nutritionnels
Créer un défaut d’apport avec les besoins de l’organisme peut amener le corps vers un état de dénutrition. Ce déficit des apports nutritionnels peut avoir de lourdes conséquences pour le corps.
Parmi les effets de la dénutrition, ecole-de-la-denutrition.com note, notamment, des pertes tissulaires. La fonte musculaire en fait partie. Elle peut provoquer une faiblesse générale, voire des chutes dues aux troubles de l’équilibre.
Cet état pathologique est également responsable d’une diminution des capacités du corps à se défendre, entre autres contre les infections.
Chez la personne âgée, ces pertes tissulaires sont également la cause d’une diminution de la qualité de vie, liée à une perte d’autonomie. L’état de fragilité ou de dépendance des seniors peut donc être aggravé par la dénutrition.
Comment diagnostiquer la dénutrition ?
Afin d’identifier les personnes âgées souffrant de malnutrition, ou présentant un risque de malnutrition, les professionnels de santé peuvent se servir du Mini Nutritional Assessment. Néanmoins, il s’agit uniquement d’un outil de repérage du risque de dénutrition.
Un examen clinique est donc aussi capital. Effectué chez les seniors de 70 ans et plus, cet examen doit mettre en exergue au moins 2 critères, selon has-sante.fr.
Pour être diagnostiquée en état de dénutrition, la personne âgée doit présenter, d’une part, un critère phénotypique tel que :
- une perte de poids supérieure ou égale à 5 % en 1 mois ; supérieure ou égale à 10 % en 6 mois ; supérieure ou égale à 10 % par rapport au poids habituel avant le début de la maladie ;
- un indice de masse corporelle inférieur à 22 kg/m² ;
- une baisse progressive et anormale de la masse et de la force musculaire.
D’autre part, un critère étiologique doit également être repéré, parmi les suivants :
- une réduction de la consommation supérieure ou égale à 50 % pendant plus de 7 jours, ou une baisse des apports durant plus de 2 semaines, soit par rapport à la prise alimentaire usuelle, soit par rapport aux besoins protéino-énergétiques ;
- une absorption réduite ;
- une situation pathologique aiguë, chronique, ou maligne évolutive.
En cas de disparition du critère étiologique, le diagnostic demeure tant que le critère phénotypique reste présent.
Que faire une fois le diagnostic établi ?
Il est essentiel de pouvoir remédier au problème. Un accompagnement spécifique doit donc être proposé afin de lutter contre le phénomène. Pour ce faire, des consultations chez un diététicien peuvent être une solution.
Cela permet, outre le fait de rétablir une prise alimentaire suffisante, de lutter contre les idées reçues sur le vieillissement et l’alimentation. Cairn.info précise qu’il est essentiel de bien manger pour un senior. Les nutriments étant moins bien utilisés avec l’âge, il est nécessaire d’optimiser les apports nutritionnels.
Pour aller plus loin…
Le Programme national nutrition santé (PNNS) pour faire les bons choix alimentaires : afin de répondre aux besoins des seniors, le Haut Conseil de la santé publique met régulièrement à jour ses recommandations nutritionnelles. Celles-ci ont, notamment, servi de socle au nouveau PNNS. L’un des objectifs du programme est de prévenir la dénutrition en communiquant largement autour du sujet.
La semaine nationale de la dénutrition : prévu dans le PNNS, cet événement a eu lieu pour la première fois en 2020. Selon luttecontreladenutrition.fr, la semaine de dénutrition devrait être organisée chaque année. L’objectif est avant tout la sensibilisation du grand public, des professionnels de santé et de ceux du secteur social. Des actions de communication et d’information sont donc menées au niveau national afin de faire connaître cette maladie encore peu connue.
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