Un plan national pour lutter contre l'endométriose
Le 11 janvier dernier, le président de la République Emmanuel Macron annonçait la mise en place d’une stratégie nationale contre l’endométriose. L’objectif : en savoir plus sur la maladie, mais aussi mieux la détecter.
L’endométriose, un enjeu de santé publique
L’endométriose « n’est pas un problème de femmes, mais un problème de société », selon les mots du président.
La mise en place de cette stratégie nationale fait suite aux travaux d’élaboration lancés en mars 2021 par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran. Derrière ce mouvement, trois grands objectifs : mieux faire connaître, mieux diagnostiquer et mieux prendre en charge cette maladie chronique complexe et invalidante qu’est l’endométriose.
Endo France, l’Association française de lutte contre l’endométriose, qui se bat en ce sens depuis sa création en 2001, a rapidement réagi en qualifiant cette initiative de « première victoire ».
Un plan national en plusieurs volets
Cette stratégie, développée par le Dr Chrysoula Zacharopoulou – gynécologue et députée européenne – dans un rapport remis au président de la République, se déploiera sur 3 ans, de 2022 à 2025. Elle se compose de 5 axes représentant les principaux défis de la maladie, avec chacun des objectifs prioritaires :
- Axe 1 : informer, communiquer, sensibiliser
Comment ? En instaurant une communication institutionnelle, en communiquant vers le grand public.
- Axe 2 : renforcer la formation des professionnels
Les formations initiale et continue des professionnels de santé seront intensifiées. Une sensibilisation, doublée d’une formation sera donnée à d’autres professionnels de contact (enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux).
- Axe 3 : mieux détecter la maladie
Il faut améliorer la prévention primaire et secondaire, mais aussi la fiabilité des examens d’imagerie diagnostic de référence.
- Axe 4 : garantir une prise en charge globale et personnalisée sur tout le territoire
Comment ? En renforçant l’organisation du parcours de soin, en garantissant l’équité territoriale dans l’accès aux soins (au travers d’une harmonisation de l’accès à l’ALD31, de l’élargissement du rôle des sage-femmes dans la prise en charge de la maladie), en prenant en charge la douleur chronique.
- Axe 5 : promouvoir la recherche et l’innovation
Comment ? En structurant et en développant une recherche française dynamique, en développant des connaissances épidémiologiques, en promouvant l’innovation sur la maladie.
Un comité de pilotage national bientôt réuni
Afin d’assurer la bonne mise en œuvre de cette stratégie, Olivier Véran réunira prochainement un comité de pilotage. Ce dernier sera, entre autres, composé de médecins, de chercheurs, de patientes expertes et d’associations de patientes ayant contribué à bâtir ce plan national. Tous ces acteurs seront amenés à intervenir auprès du grand public, ainsi qu’auprès des professionnels de santé.
Pour aller plus loin…
Une maladie répandue, un diagnostic tardif. Encore trop méconnue, l’endométriose touche pourtant 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle est souvent détectée tardivement, après aggravation des symptômes (douleurs) ou survenue de complications (infertilité).
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