Indice de réparabilité : vers une prochaine refonte ?

Et si pour éviter de gaspiller, on commençait par réparer ? C’est dans cet esprit qu’a été mis en place, il y a tout juste un an, l’indice de réparabilité. Son objectif : encourager l’équipement en biens réparables, donc plus durables. La pénurie actuelle de composants électroniques soulève actuellement un débat sur le calcul de cet indice. Découvrons lequel.

Qu’est-ce que l’indice de réparabilité ? 

Cette pastille - de couleur rouge à verte - informe le futur acheteur par une note allant jusqu’à 10 de la possibilité de réparation des produits suivants :

• téléviseurs, lave-linge et aspirateurs, pour l’électroménager,
• smartphones, tablettes et PC portables, pour le multimedia,
• tondeuses électriques (filaires et robots) en ce qui concerne l’équipement du jardin.  

Comment est calculé l’indice de réparabilité ? 

Depuis sa mise en place en janvier 2021, son calcul se base sur cinq critères, qui comptent tous au même niveau :

• la durée de mise à disposition de la documentation technique,
• la facilité de démontage et d'accès aux pièces,
• la durée de disponibilité des pièces détachées et leur délai de livraison,
• le prix des pièces détachées (par rapport au prix de l'équipement neuf),
• un critère spécifique à chaque catégorie de produits.

La grille d’évaluation complète doit par ailleurs être consultée facilement par l’acheteur.  

Pourquoi le calcul de l’indice de réparabilité est contesté ?  

C’est l’UFC-Que Choisir, qui tire principalement la sonnette d’alarme, estimant que la promesse de cet encouragement à des achats plus responsables pose actuellement question. En effet, l’association remet en cause la pondération de chacun des critères utilisés : « Chaque critère pèse curieusement le même poids dans la note finale, au détriment de critères déterminants tels que la disponibilité des pièces détachées. Cette construction aboutit à des absurdités. » Elle cite notamment l’exemple de smartphones affichant un indice de réparabilité supérieur à 6, alors que le critère de disponibilité des pièces, indispensables à la réparation, est estimé largement en dessous de 5.

Un manque d’information au moment de l’achat

Au-delà du principe du calcul, l’association déplore également le manque d’affichage ou de visibilité de l’indice au moment de l’acte d’achat, notamment sur internet. Lors d’une observation réalisée fin décembre 2021, sur 9 magasins de vente en ligne « seuls 42 % des produits sont mis en vente avec le logo visible à proximité du prix. »

L’enjeu d’un indicateur fiable pour être suivi  

Chaque année, seulement un tiers des 16 millions d'appareils de gros électroménagers en panne sont réparés. À horizon 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit que cet indice devienne un indice de durabilité, notamment par l’ajout de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits. Objectif : atteindre 60% de taux de réparation des produits électroniques et électriques. Dans l’immédiat, « de nouvelles règles ont été établies concernant les pièces détachées, imposant une disponibilité de cinq ans au minimum. Dans le même esprit, un réparateur pourra « proposer des pièces issues de l’économie circulaire à la place de pièces neuves » sur certains appareils, indique lesnumeriques.com.

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