La qualité des logements neufs en Île-de-France s'est dégradée ces dernières décennies
Baisse de qualité, baisse de superficie, moins d’exposition à la lumière… « En matière de qualité des logements, le progrès s'est arrêté », estime François Leclercq architecte et urbaniste, co-auteur d’un des derniers rapports concernant l'habitat neuf en France.
Quelles constatations sont observées concernant l'habitat neuf ?
« À partir des années 70/80 on s'est concentré sur des améliorations techniques, sur les matériaux et l'isolation par exemple. Puis plus récemment, on a constaté une régression, notamment sur la surface des logements.» Les auteurs de l'étude commandée par le Ministère du logement résument ainsi les tendances suivies par la construction de logement depuis 40 ans. En effet, on observe une perte de superficie moyenne : par exemple 10% de surface au sol perdus pour les 3 pièces, qui passent de 63 m² en moyenne à 57 m² en 40 ans. À cette donnée objective s’ajoutent moins d’ouverture, de lumière, de hauteur sous plafond, et de ventilation. (source : franceinter.fr)
Des logements plus petits et une qualité d’usage dégradée
Le rapport établi par l'Institut des Hautes Études pour l'Action dans le Logement (IDHEAL), basé sur l’étude de 52 immeubles résidentiels construits en Ile-de-France entre 2000 et 2020, insiste également sur une moindre qualité d'usage. Cette notion est directement liée à la baisse du périmètre meublable et des surfaces consacrées au rangement. Elle souligne également une distribution des pièces moins propice à l’optimisation de l’aménagement ou à la transformation du logement. Par exemple, depuis 2003, la surface moyenne de l’entrée a diminué de 0,85 m². « Dans 22 % des plans, l’entrée se confond avec le séjour ou la cuisine, autant de m² de passage qui ne servent pas l'usage » indique lemoniteur.fr.
Par ailleurs, le rapport IDHEAL indique que parmi les logements étudiés : « Une part significative se trouve dans des situations défavorables : mal-orientés, donnant seulement sur rue, en rez-de-chaussée ou encore dans des angles rentrants sur cour. »
Quelles améliorations sont constatées ?
En regard du bilan négatif, le rapport IDHEAL signale des améliorations. Il s’agit de la taille des salles de bains qui a augmenté de 1 m² depuis 2013, en réponse à l’obligation d’accessibilité imposée par la loi en faveur des Personnes à Mobilité Réduite (PMR). De plus, 80% des plans étudiés présentent au moins un espace extérieur, même si plus de la majorité des balcons ont une profondeur insuffisante pour y installer une petite table ou y faire sécher du linge.
Comment remédier et inverser les tendances ?
Les deux rapports insistent sur la mise en place de chartes territoriales de qualité pour imposer de nouvelles normes aux promoteurs, comme l'imposition par la loi de surfaces minimum par pièce ou par typologie. D’autres pistes encouragent également un système de défiscalisation ou le conditionnement de l'obtention d'aides publiques à la satisfaction de critères de qualité des logements. À suivre...
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