Moins de jeunes passent le permis : trop cher et pas assez écolo ?
Le nombre de permis de conduire délivrés est en baisse : il y a eu 40.000 nouveaux jeunes conducteurs de moins en 2019 qu’en 2017. Le signe que les jeunes boudent le permis de conduire analysent plusieurs médias.
« Le permis de conduire comme rite de passage (à l’âge adulte) a perdu de sa superbe » observe Jean-Pascal Assailly, psychologue et expert auprès du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) dans les colonnes du journal 20 Minutes. Les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur sont en effet assez éloquents : en 2019, 726.000 permis ont été délivrés, contre 766.000 en 2017.
Cette baisse de 40.000 nouveaux jeunes conducteurs en l’espace de seulement deux ans ne surprend pas l’expert. « La tendance à la baisse est perceptible depuis au moins dix ans. Dans les années 1960-1970, à 18 ans et un jour, on devait être au volant ». Dans les années 2020 ce n’est donc plus le cas ?
Le permis de conduire ne fait plus rêver les jeunes
Dans un reportage diffusé sur la chaîne LCI, le responsable d’une auto-école parisienne explique que la moyenne d’âge de ses élèves a nettement augmenté ces dernières années. « Aujourd’hui on a essentiellement une clientèle qui va venir au-delà de l’âge 25 ans, peut-être même beaucoup plus proche des 30 ans ». Les raisons de ce peu d’empressement à passer son permis de conduire semblent multiples.
Comme le rappelle LCI, le prix du permis de conduire est d’environ 1.800 euros. Un coût élevé, surtout lorsque l’élève n’a pas de ressources financières. Comme le rappelle Jean-Pascal Assailly, « il faut se souvenir que 13% des jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté, et que les aides des collectivités territoriales pour financer le permis ne sont pas très répandues ». D’autant qu’après le permis, c’est l’achat de la voiture et les dépenses qu’elle engendre qu’il faut financer.
La voiture et sa place dans l’environnement
20 Minutes a recueilli les témoignages de nombreux jeunes n’ayant pas encore passé leur permis de conduire. Ils justifient aussi ce choix pour des raisons pratiques et environnementales. La voiture présente à leurs yeux trop de désagréments au quotidien : embouteillages, difficultés à stationner, amendes… ils préfèrent utiliser les transports en commun à la voiture, souvent perçue comme une source d'ennuis et de tracas. L’impact environnemental de la voiture est également une préoccupation pour les moins de 30 ans, une génération dont les préoccupations écologiques sont fortes. Se passer d'une voiture est une manière d’agir pour la planète.
